ette proposition artistique concerne tous les milieux sensibles avec une attention particulière portée à la question de l’eau. Elle contient un volet d’écriture in situ pouvant être répliqué dans différents lieux ainsi qu’un volet adapté uniquement au territoire concerné.
Nous souhaitons mêler les approches poétiques, artistiques et scientifiques pour amener les publics à plonger dans des propositions participatives de sensibilisation à la nature par la création.
Nous postulons que la nature n’est pas ce qui nous environne, nous la contenons et en faisons partie intégralement ; elle ne peut donc être dissociée de la culture.
L’expression privilégiée par la compagnie est l’art chorégraphique soutenue par une démarche pluridisciplinaire destinée à faire se croiser les arts et les approches naturalistes, Land art et la création sonore et musicale.
Ce volet “Je suis cette nature qui m’environne ”, à géométrie variable, est porté par la compagnie du Parquet Nomade et inspiré de plusieurs années de créations in situ et de médiation culturelle sur des projets de territoire.
Il s’appuie sur les diverses approches et états de connaissances concernant les multiples possibilités d’immersion et la richesse des publics rencontrés.
Notre objectif est ainsi d’amener les publics à appréhender par l’immersion sensible les liens qui unissent l’ensemble du vivant et à éveiller chez celui-ci une plus grande attention vers le respect de la nature et la conscience d’une “écologie de soi ”.
Cela pourra se réaliser à partir de résidences de créations et de spectacles participatifs, sur fond de conférences forestières, de balades chorégraphiques, géologiques ou botaniques…
La création des balades chorégraphiques s’organise autour de 3 axes : un temps de repérage par l’équipe artistique, un temps d’écriture et un temps de répétition in situ .
Cette «immersion» dans le milieu naturel permet de mettre en place une partition sous forme de cartographie dessinée ; cartographie qui illustre un parcours évolutif semé d’étapes dédiées à des temps spécifiques : pièce dansée et ou sonore, temps de partage avec le public (marche silencieuse, écoute les yeux fermés, micro méditation olfactive, attention à l’espace sonore, pratique du «geste prolongateur» etc…).
Ce parcours se dessine par le dialogue entre explorateurs-danseurs et milieu, Il pourra aussi comporter des zones dédiées à des installations éphémères posées pour la durée de l’événement ou plus pérennes (installations land art )
Ces balades deviennent un art vivant, une œuvre éphémère qui va modifier temporairement le milieu dans lequel elle s’inscrit et par laquelle l’écriture se laisse contaminer.
Des ateliers ou stages de créations-transmissions pour danseurs amateurs peuvent être proposés selon un planning, dans une période précédant le spectacle. Ces publics intègrent alors l’écriture pour venir soutenir la composition (chœur chorégraphique) ou pour être des «anges-acteurs», fonction s’assurant du bon déroulé de la balade.
Ces ateliers se déclinent dans une dimension pluridisciplinaire (danse, musique, dessin, land-art). Nous garderons trace de ce processus afin d’élaborer un docu-fiction permettant un témoignage plus pérenne de cet événement éphémère (les participants seront créateurs de leur propre collectage).
“Le mouvement des danseurs vient modifier le paysage et en révéler les lignes, les couleurs, les contours, les rythmes etc., Nous voulons bouleverser les perceptions du public pour le sensibiliser d’avantage à la fragilité de l’écosystème, le rendre plus perméable à la notion d’anthropisme , le faire “basculer” du côté de la nature en lui proposant des focus sensoriels lors de balades immersives, spectaculaires, pluridisciplinaires où les arts et la sciences créent des passerelles poétiques des croisements afin de mieux envisager les enjeux de notre époque troublée par les grands bouleversements écologiques et sociétaux qu’elle traverse.
L’entrée en contact :
Nous faisons territoire en même temps que celui-ci nous fait.
Cette idée exprime la notion de temps nécessaire pour compren-
dre, sentir les qualités d’un territoire, c’est cet apprivoisement que nous souhaitons partager avec les publics !
Il est question d’inviter les corps et les esprits à sortir de leurs ornières et des sentiers tout tracés de leurs habitudes comportementales comme par exemple le chemin touristique emprunté machinalement.
Arriver dans l’espace protégé et protecteur, prendre la mesure
de la rupture avec le modèle d’activité du quotidien.
Arriver dans l’espace comme dans une retraite, observer comme le tonus change, comme on abandonne son poids à la terre, comme nous nous changeons nous-même en contact avec les lieux.
Apprivoiser cet espace, écouter…
Il s’agira de laisser infuser le milieu sur notre corporalité. Appréhender les reliefs, les sols, les arbres, les rochers. Adapter nos mouvements (marche lente, marche les yeux fermés, danse avec témoins… etc.)
L’immersion dans le «milieu»:
Nous rendons possible une traduction du milieu par des temps
de résidence de création et des repérages en amont. Ensuite nous écrivons pour le public qui vivra une version concentrée de cette expérience.
Ces explorations nous permettent de révéler l’esprit des lieux par
l’apprivoisement du milieu mais aussi de l’histoire (accès aux archives locales) et des rencontres avec les habitants et leurs témoignages …
Les Réponses :
De ces plongées dans notre “écosystème-perceptif “que le geste active, nous partagerons les ressentis afin de nourrir la création par ces récoltes et les inspirations qui s’en dégagent.
Kinesthésie, images et émotions se génèrent et s’influencent mutuellement.
Ces réponses perceptives à l’immersion dans le milieu donnent corps à l’écriture.
Les règnes, les éléments et l’espace sont interdépendants.
Tel le ruban de Moebius, ce qui est dedans passe dehors, tout est dans tout, le contenu devient le contenant ; l’air que je respire est le même que celui que le renard a respiré, le même qui oxygène l’eau de la rivière où s’abreuve et vit une faune sauvage…
C’est ce lien entre l’humain et la nature que nous souhaitons rendre visible.
L’humain contient les qualités des différents règnes, leurs rythmes et spécificités de développement (“la lenteur et l’intériorité” pour le minéral, “la croissance à l’extérieur” pour le végétal, la circulation et le mouvement pour l’animal) . Les différentes étapes du développement humain incluent ces métamorphoses…
En plongeant dans l’exploration consciente de nos sens et perceptions (écoute, vue, odorat, proprioception, toucher…), nous pouvons ré-apprendre à faire corps avec la nature.
Sentir l’espace du dehors peut changer notre perception du dedans, ainsi notre conscience du monde entre macro et microcosme s’enrichit et s’éveille à plus de conscience et d’écologie de soi.
Ces thématiques sont présentes dans les récits fondateurs des cultures sur tous les continents au travers des principes fondamentaux et des personnages archétypaux et imaginaires; les muses, les dieux, les esprits de la nature et des éléments, les directions cardinales, le haut et le bas (“grand-père ciel” et “terre-mère” des amérindiens) etc. Tout cela nous invite à ressentir l’humain au centre d’une géométrie sacrée, partie d’un tout. (cf “the human figure “ de Léonard de vinci)
Enfin nous aimerions porter une attention particulière à un élément, qui nous constitue à 70%, partagé par tous les règnes, indispensable, porteuse de naissances, de nourriture, et d’énergie…Insaisissable et pourtant offerte, sous des formes multiples et pourtant une, … l’eau !
– Prise de conscience :
« Avec mes chaussures dans l’eau et ta crème solaire, je marche dans l’écuelle de tous les animaux, là où viennent laper la pierre les alevins, les batraciens, les porte-pierres, les micro-organismes qui participent
à l’écosystème de l’eau, etc.»